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Siu Hung Gar Kyun

Le Hung Gar - style de Kung Fu transmis dans la lignée de la famille Hung - est une pratique martiale chinoise de renom. Art pluriséculaire, il est une des grandes figures des arts martiaux originaires du berceau de Shaolin (Siu Lam) - temple dont le prestige et l'influence ont rejaillis sur toute la Chine et bien au-delà.

Ceci étant, le Siu Hung Gar Kuyn est une branche de cette transmission moins connue. Comme le rapporte ci-dessous l'historique convenu de notre filiation, il serait l'apport du fils du Fondateur reconnu du style Hung : le "Grand Style". Cette différence est importante, car si le Petit Style Hung découle bien, originellement, du Grand Style, il n'en est pas moins un système à part entière, avec sa richesse et sa complexité.

On trouve dans les arts martiaux chinois bon nombre de styles qui ont ainsi des ramifications, parfois nombreuses, et dont certaines vont jusqu'à dépasser, à un temps donné, la notoriété du style originel. La qualité des recherches faites à travers le travail des Maîtres successifs - et leurs dons respectifs - amène parfois à ce résultat.

De fait, dans les classifications parfois opérées pour distinguer ces formes, on parle souvent de "Grandes Portes" et de "Petites Portes". Le cadre d'application des techniques en dépend. Cette codification de la stratégie s'exprime encore sous les appellations de "Boxe Longue" et "Boxe courte". Ceci s'avère particulièrement vrai à travers un style comme celui de la Mante Religieuse, dont il existe une grande variété de branches. Mais c'est le cas pour d'autres, comme il en va de notre style, dont le système induit des techniques plus courtes que dans le style d'origine, modifiant par là même une part de sa stratégie martiale.

Dans notre école, les techniques à mains nues sont enseignées en priorité, mais les pratiques d'armes font partie intégrante du corpus d'enseignement et correspondent également à l'avancée dans le programme pédagogique de l'École. Bâton et Sabre sont les armes classiques du Shaolin et sont étudiées en premier lieu. Ceci étant, notre Style a aussi la particularité d'intégrer les Son Tau (Sabres courts) dans ce programme, ainsi que d'autres armes comme l'épée et la hallebarde.

Une préparation physique spécifique représente une part importante des exercices proposés en cours, car les mouvements précis et exigeants de l'art martial ne s'exécutent bien qu'à la condition d'avoir laissé au corps le temps d'en assimiler les nombreuses contraintes. En ce sens, un travail d'endurance, de souplesse, de coordination, de respiration, d'équilibre, de mobilité est à réaliser pour avancer dans les qualités internes de cet art.

Au-delà de la pratique physique initiale se construit un système élaboré qui constitue la part supérieure de cet apprentissage. Dix années de travail régulier sont tout juste suffisantes pour permettre l'accès à ce stade, en comptant l'assimilation d'un ensemble conséquent de Taos (Kuyn/Kuen). Aussi, une recherche importante doit être effectuée afin d'approfondir le versant martial comme la dimension "morale et spirituelle" de ces exercices. La poursuite de cette pratique relève alors  d'une recherche individuelle, qui devrait permettre aux personnes ayant persévéré jusqu'à ce stade de s'enrichir moralement et de s'épanouir, pour autant qu'elles soient conscientes de leur démarche et des multiples aspects de cette pratique, qui tendent peu à peu à conférer une philosophie et un art de vivre.

Introduction au Hung Gar Kung Fu - Siu Hung Gar Kuyn :

Selon l’histoire que racontait le Maître WONG MAN HOA - dernier patriarche ayant tranmis le style jusqu'à nous depuis l'Asie :

« En 1644, les Mandchous déferlèrent sur la Chine, et la dynastie Qing (Tsing) remplaça la dynastie Ming.
Les survivants refluèrent vers le Sud, loin des bases Mandchous ; traqués sans pitié, les derniers loyalistes Ming, parmi lesquels de nombreux notables lettrés, se réfugièrent auprès des communautés religieuses dans les montagnes du sud.
L’école Siu Lam (Shaolin) était dangereuse pour les nouveaux maîtres de l’Empire : les loyalistes Ming s’y réfugiaient et œuvraient sans cesse à la restauration de la dynastie Ming : leur slogan de ralliement était simplement "Fu Ming, Fan Qing". (on pourrait le traduire tout aussi simplement par "À bas les Qing, Vive les Ming")
Il faut savoir que l’empereur des Qing, "Quin Long", était un politicien intelligent ; il forma des groupes de "contre-espionnage" qui divisèrent les écoles de Kung-fu en usant de la calomnie, entraînant celles-ci dans des luttes fratricides terribles. Il achevait ainsi ces écoles au fur et à mesure de leur épuisement. Vint, à son tour, l’élimination de l’école Siu Lam.
L’empereur Quin Long savait que les loyalistes Ming s’y réfugiaient. Il ordonna à ses troupes d’attaquer sauvagement et de détruire le temple Siu Lam construit sur le mont Shao Shi dans la chaîne des monts Shong San, province du Hunan (sud). Ainsi l’étoile des Arts martiaux fut rayée de l’histoire, treize siècles après la venue au temple de Bodhidharma, en provenance de l’Inde.
Le temple de Siu Lam a été détruit au début du XVIIIe siècle, en 1730 environ. Le dernier dirigeant était le moine Chee Sin. Chee Sin a été trahi par ses frères et finalement tué par son frère Pak Mei Tao Dzan, "l’homme aux sourcils blancs".

Parmi les disciples de Chee Sin, cinq ont pu échapper au massacre des troupes Qing. ils étaient : Hung Hy Quan, Lau Sang, Choy Fouk, Ly Dzao San et Mok Tsing Kiu. Ils se réfugièrent dans le Sud, encore favorable aux Ming. Pour restaurer l'école Siu Lam, et par précaution, ces cinq moines fondèrent d’un commun accord cinq nouvelles écoles portant leur nom de famille : Hung Gar Kuyn, Lau Gar Kuyn, Choy Gar Kuyn, Ly Gar Kuyn et Mok Gar Kuyn. On considère que l’ancien style de Siu Lam est contenu dans l’enseignement rassemblé de ces cinq écoles. Ces cinq moines sont à l’origine de ce que l’on nomma plus tard « les cinq grandes familles des arts martiaux » : « Mou Lam Ung Tai Ming Gar. ».

Dans ces cinq familles, le Hung-Gar est le style majeur. Fort de ses techniques et d’un esprit patriotique, Hung Hy Quan, d’une part, enseignait le Hung Gar et d’autre part, organisait la résistance de la dynastie Qing. Finalement, il ne put échapper au massacre et fut tué par l’homme aux sourcils blancs, Pak Mei, traître de Siu Lam.
Pendant la résistance, Hung Hy Quan fut admiré par ses compatriotes pour sa fidélité, sa fraternité, sa loyauté et sa vertu. Plus tard, les loyalistes le choisirent pour transmettre les connaissances supérieures de leurs écoles.

Hung Hy Quan mourut jeune, et n’eut pas tout le temps nécessaire pour enseigner complètement son style à ses disciples.
Cependant, avant sa mort, il transcrit en un livre d’or de l’école, toutes les méthodes de travail, ainsi transmises à son fils adoptif Hung Man Tinh. Ces méthodes auraient compris une centaine de Khuyns (mains nues et armes blanches), faisant la grande richesse de ce qui allait devenir le Petit Style Hung Gar.
Beaucoup pensent que le Grand Style et le Petit Style sont les mêmes, mais bien que leur racine soit la même, la branche est différente.
Néanmoins, Hung Hy Quan est toujours honoré comme fondateur du Hung Gar. On ne parle jamais de Hung Man Tinh, son fils adoptif, qui a été autorisé par le fondateur à enseigner et généraliser le petit style après sa mort. L’histoire du petit style manque encore beaucoup de détails et d’éclaircissements jusqu’à nos jours.

Le Maître WONG MAN HOA expliquait encore :

Le Siu Lam Siu Hung Gar Kuyn est considéré comme un style très riche en techniques très dangereuses ; chaque technique de poing (main), de pied vise toujours un point vital de l’adversaire. C’est pour cette raison que tous les anciens maîtres testaient et sélectionnaient rigoureusement leurs disciples avant de les accepter ; les enseignements étaient très sévères et très disciplinés.
Le travail de ce style est basé sur des positions stables, des techniques de blocage et d’attaque, des griffes, des esquives, des coups de pieds et la respiration. Il se complète plus tard par le travail des armes blanches et le travail de l’énergie interne. L’entraînement doit être régulier et ne saurait  être interrompu.

Spécifiquement, les techniques de frappe sont très courtes et s’harmonisent avec des blocages dévastateurs.
Traditionnellement les coups de pied ne dépassent pas la ceinture et sont portés très près. Il faut encore noter l’utilisation des coudes et des genoux, notamment contre les attaques de pied.

Le Hung Gar utilise des techniques observées chez les animaux ; les cinq principaux sont : le Dragon, le Serpent, le Tigre, la Panthère et la Grue.
Si nous nous entraînions régulièrement à tous ces Kyuns ("Taos") de haut niveau, nous arriverions à lier tous les méridiens (vaisseaux conducteurs de l’énergie interne) de notre corps, qui serait alors en parfaite santé. »

 

Le Petit Style Hung a été amené en France par Maître VANG Ngoc Ha et ses deux frères d'armes, Maître AU Kien Du et Maître LONG Hon Wa.

Mr VANG qui fût élève du Grand Maitre WONG Man Hoa apprit avec lui près de 60 Kuyns du Petit Style. Afin de "compléter" le corpus technique du Petit Style Hung gar, il y a ré-incorporé quelques Kuyns du Grand Style du Hung Gar, dont était héritier le fondateur historique du style, Hung Hy Quan, et qui constitue ainsi un des plans majeurs à partir desquels le Siu Lam Siu Hung Gar Kuyn à été élaboré, en héritage d'une longue lignée de pratiquants du Shaolin, ordonnés et laïques.

 

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Le Grand Maître WONG MAN HOA (1915 - 1993) a principalement dispensé son enseignement dans le Sud-Est asiatique, notamment au Laos, où il s'était réfugié lors de la guerre sino-japonaise, voyant sa région (Cantonaise - Chine du sud-est : 广东 - Guangdong - voire également 广西壮族 自治区 - Guangxi, qui portent encore de nos jours une part importante de l'activité martiale héritée du Shaolin) et ses proches en prise avec l'occupant. Il y fit école assez secrètement durant les vingt dernières années de sa vie, en raison de cette période trouble de l'histoire - tant celle du pays que la sienne, d'exilé soumis à de rudes contraintes d'existence. C'était un Maître droit et courageux, toujours soucieux de discrétion et emprunt d'une grande humanité. Il a de toute évidence conservé et transmis un très riche et complexe patrimoine, technique et humain. Nous le remercions sincèrement pour son oeuvre de transmission  -

L. Guillonnet - 2010.


 

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Notre École est dirigée par L. GUILLONNET, Disciple Ancien de Maître VANG. Il a  été élève et disciple direct du maître pendant plus de 16 ans, avant de se séparer de ce dernier (qui l'a nommé "maître de son École" et lui avait déjà attribué en 2013 un 4ème duan de son style) et développer sa pratique en autonomie. Ayant suivi les formations de l'enseignement supérieur de son professeur, comme de Maître AU Kien Du (incluant une formation dans le style du Pak Mei Kuen -白眉拳), il assure maintenant depuis plus de 20 ans le cadre d'enseignement de notre structure et continue de développer et approfondir sa pratique.

Il travaille par ailleurs en collaboration avec d'autres pratiquants, de même formation initiale ou venant d'autres écoles, tant pour le Kung Fu que pour le Taiji, afin de mutualiser et synthétiser des savoirs, des compétences, des valeurs et établir en cohérence des systèmes d'évaluation de ces pratiques dont le cadre évolue avec l'histoire.

Il est également titulaire d'un Diplôme d'État (DE JEPS) et poursuit aussi sa formation d'enseignant dans une grande lignée classique du TaiJi du Style Chen.

En parallèle des pratiques martiales, il poursuit régulièrement l'exercice du Yoga (yoga de Patanjali), commencé vers 1995, avec Mahesh B. Jani (Maître de YOGA - Yogacharya).

Relativement à certaines questions d'évaluation et en cohérence avec les grades reconnus par les CSGDE (et par conséquent de même que par l'IWUF) notre école prépare ceux qui le souhaitent aux passages de Grades Fédéraux, pour le Premier et Deuxième Duan, a minima. Un cadre spécifique est alors à envisager individuellement. Cette possibilité est offerte en cohérence avec le statut de Responsable de CORG (Comité Régional des Grades) de Franche-Comté, que L. Guillonnet a tenu pendant 4 ans, avant que la fédération ne perde son agrément d'État.

 

 

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