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Rencontre

Cet article, comme son intitulé le laisse entendre, donne à lire le récit d'une rencontre. Celle d'abord de l'enseignant de notre association et celui d'une autre structure installée à Besançon, qui se fait connaître sous le nom de "Pencak Silat de la Grue Blanche". Ensuite, il s'agissait de la mise en relation de ces deux structures, notre association Shaolin Hung Gar et celle-ci, de la Grue Blanche, afin de donner corps au projet attendu par le cadre d'exercice du DEJEPS.

La cordialité des relations existantes entre les responsables de ces deux associations a amené notre directeur technique à proposer le rôle de tuteur à son "homologue". Ce dernier est néanmoins son ainée, notamment en ce qui concerne ce projet particulier, du fait que cette enseignante était déjà titulaire d'un BEES. Dans cette bonne entente, le rôle a été accepté et le projet mis en route.

Le projet s'est construit autour d'un principe initial : la proximité géographique, symbolique, voire technique et historique de nos pratiques martiales dans leur contexte d'origine.

En effet, le style de Kung Fu de la Grue Blanche, tel que le pratique cette autre école traditionnelle, est originaire de la province chinoise du Fujian. Le nôtre, le Hung Gar, étant originaire du Guangdong, ces deux provinces sont donc contiguës. Ce point est déjà remarquable dans la logique de l'ordre de la constitution des formes spécifiques de ces deux styles.

Par ailleurs - et c'est un élément qui nous intéressait en priorité dans ce projet de Diplôme d'État - c'est le recours aux formes animales qui caractérise les deux styles en présence. Il est entendu qu'il existe une dominante dans ce "bestiaire" si particulier aux arts martiaux chinois (tous n'y ayant pas recours) et qui donne sa structure au système de chaque style. En l'occurence, la Grue prédomine dans celui-ci, alors que le Tigre va plutôt représenter la figure principale du nôtre - couplé avec le Dragon il est vrai... Ce système, qui fait référence aux images d'animaux, réels ou mythologiques, correspond encore à un autre, symbolique, dit des "5 éléments". Chacun des animaux représente donc dans ce cadre un des éléments.

Mais, il va sans dire que ces formes animales ne représentent qu'une dimension de la pratique dont la construction technique ne se réfère pas seulement à ces principes. Pour autant, le Hung Gar "classique" se définit déjà par la prédominance du couple Tigre et Grue dans son système originel. Quoi qu'il en soit, le principe d'usage de ces techniques basées sur des mouvements animaux sont pour une bonne part la marque de systèmes composés sous l'égide du Shaolin du Sud. Ceci constitue donc un élément important de rapprochement entre les genres et sera l'objet particulier de la formation ce projet, et une part des représentations spécifiques à nos pratiques que nous voulons donner à voir.

Il est également important de comprendre que les arts martiaux d'origine chinoise ne connaissent leur essort moderne - et occidental - que depuis une trentaine d'années environ. Auparavant, ce sont les pratiques japonaises qui, majoritairement, s'étaient ouvertes au public. Un bref regard sur l'histoire moderne (et plus particulièrement celle des relations entre le Japon et l'Occident) laissera facilement entendre les raisons à cette prédominance des arts japonais. Aussi, pour rendre leur place aux arts chinois, il était intéressant de conduire ce projet dans sa logique de rapprochement des formes et systèmes.

Aussi, outre les relations strictes entre tutrice et stagiaire, le premier rapprochement opéré entre nos associations a consisté en un échange ponctuel des groupes d'élèves. Celui-ci a duré le temps d'une séance d'entraînement, afin d'éprouver similitudes et variantes de quelques techniques de base de chacun des styles respectifs. Une démonstration de Taos et autres mouvements composés y a suivi. Plus tard, la projection d'un film de fiction montrant le rapprochement entre style du Tigre et style de la Grue (et donnant naissance au Hung Gar) a été faite pour les deux groupes réunis. Enfin, ce sont les préparatifs d'une démonstration conjointe qui ont occupé les deux associations. Cependant, les techniques d'école ne s'échangeant pas, il va sans dire que chaque groupe a montré ses propres formes.

En ce sens, le second point qui s'est avèré être nécessaire dans la logique de présentation de ce projet relève précisement de cette réserve de la tradition. En effet, les structures bisontines mises en présence émanent chacune d'Écoles traditionnelles, aux règles et valeurs strictes. C'est pourquoi, une rencontre, un échange formel et ponctuel peuvent-être envisagés, mais il n'est pas question de partager plus avant les techniques d'une École.

Respectivement disciples de leurs maîtres et traditions, l'enseignant de notre association comme celle qui aura été sa tutrice, se doivent de veiller à la juste pratique des techniques transmises et à ce qu'elles ne soient ni présentées sans raison, ni échangées entre pratiquants. Aussi, cette qualité de la transmission directe de maîtres à disciples à fait l'objet de notre attention dans ce projet du DE JEPS, et à recouvré un des points à y présenter, comme l'est le système des 5 animaux/5 éléments, tel que décrit précédemment.

Ce projet à finalement trouvé son aboutissement à travers un mémoire qui relate les activités et actions mises en oeuvre à cet effet, l'environnement à la pratique de ces activités, et les perspectives de ces actions. Mais, outre la simple logique de l'exercice de ce projet, cette rencontre donne à voir des structures construites dans la cohérence de deux arts martiaux traditionnels chinois, avec leurs singularités et leurs qualités, et dans leur pratique vivante, que nous nous efforçons de faire perdurer.

 

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